Ce projet de recherche se place dans un contexte africain où la problématique principale est celle du développement économique et social et des moyens pour y accéder. En effet, après l’échec et la remise en cause de plusieurs modèles de développement ces dernières décennies, la recherche théorique semble se tourner vers des approches du développement basées sur les connaissances (UNESCO, 2013). La place du savoir, des sciences et des technologies dans la dynamique actuelle de la croissance donne lieu à une intense réflexion au sein du champ économique. En particulier, de nombreux auteurs soulignent que l’on serait entré dans une nouvelle phase du développement basée sur la connaissance succédant à une phase d’accumulation de capital physique.
Cependant, l’univers des connaissances est une énigme et il est difficile de le percevoir dans sa totalité. Pour comprendre, enseigner,produire des nouvelles connaissances, communiquer et appliquer des traitements appropriés, etc., il faut l’organiser, lui dessiner des frontières, lui donner des attributs, des composantes distinctes et les relier, les unes aux autres. Selon (Polity, 2003) par organisation et gestion des connaissances, il faut entendre :
« toutes sortes de schéma d’organisation allant des simples listes alphabétiques ou faiblement structurées (listes d’autorités, glossaires, dictionnaires, nomenclatures,etc.) à des schémas classificatoires hiérarchiques (plans de classement,classifications générales ou spécialisées, taxinomies, listes des vedettes,matières, etc.) ou encore à des organisations privilégiant des relations non-exclusivement hiérarchiques (thésaurus, réseaux sémantiques, ontologies,etc.) portant sur toutes sortes d’objets allant des documents au sens classique du terme (texte, images fixes et animées, enregistrements sonores etc.) jusqu’à l’ensemble des phénomènes concrets ou abstraits que l’on peut avoir besoin de recenser, d’organiser et de traiter (objets, événements, processus, etc.) avec des buts et d’objectifs divers : retrouver, enseigner, produire de nouvelles connaissances, communiquer appliquer des traitements appropriés, etc. ».
Les outils d’organisation/gestion catégorisés dans cette définition sont des vocabulaires qui de manière implicite (ré)organisent tous les aspects de la société et de toutes les sociétés pour une gestion efficace des savoirs. Les sociétés africaines et ses connaissances sont les plus concernées : d’abord transmises de générations en générations sous l’emprise de la tradition orale, ensuite perturbées par des événements sociaux ou sociétaux tels que l’esclavage, la colonisation, les conflits et les génocides, les connaissances africaines ont d’abord besoin d’une capitalisation, d’une formalisation, d’une (ré)organisation et ensuite d’une exploitation efficace à l’heure du modèle de développement basé sur les connaissances.
Nos travaux se focalisent essentiellement sur les modèles de représentation des connaissances basés sur les ontologies. Le principal objectif des ontologies est de doter des applications d’une couche sémantique. Cette couche sémantique a pour objectif d’aiguiser la recherche d’information ,d’automatiser l’indexation, d’organiser des connaissances, de rendre possible le raisonnement et ainsi donc faciliter l’intégration sémantique et l’intégration des savoirs locaux. En particulier, l’apport de l’annotation sémantique des connaissances biomédicales peut être perçu au moins sur les aspects suivants : l’organisation, la capitalisation, la diffusion, l’accès et la valorisation.